Découvrez un nouvel extrait d'un de mes meilleurs romans : VACANCES CORSÉES, dont l'action se déroule en Corse :
Vers 23 heures, tout semblait calme au laboratoire De Bénazet de Solenzara. Seules
les deux fenêtres du service du professeur Récamier étaient éclairées. Avec son équipe, il travaillait sur une séquence d'ADN.
Le savant était un homme grand et âgé. Il portait des favoris à l'ancienne mode. Caché par des lunettes à triples foyers, son regard exprimait une intense activité. On le sentait déterminé à réussir son projet à n'importe quel prix.
Éva, son assistante, jouait les starlettes de cinéma. Blonde, très
maquillée, les ongles enduits d'un rouge agressif, elle portait rarement de soutiens-gorge, ce que le professeur n'appréciait pas. Elle était compétente, mais elle n'avait eu ce poste que grâce à
ses gentillesses avec le directeur, amateur de femmes. Son collègue était différent. Pâle et timide, il entretenait d'excellentes relations avec le jardinier, un portugais du même âge que
lui.
- Ça y est. Ça vient, hurla
Récamier !
La séquence d'ADN avait enfin pris. Cela tenait de la prouesse
scientifique, car l'exercice était très difficile. Cela faisait deux ans que les trois physiciens travaillaient sur ce projet confidentiel. Cela venait enfin de réussir. Les expériences
semblaient concluantes sur les cobayes. Récamier avait une drôle de lueur dans les yeux, alors qu'il ouvrait une bouteille de champagne. Il était le seul à posséder la formule. Alors, il devait
choisir : les honneurs ou la fortune ?
Il but son verre d'un trait et reposa la coupe sur la
table.
- Écoutez, mes enfants. Nous avons tous sommeil et il est tard
! Allons nous coucher. Demain, nous mettrons au point les derniers détails. Je vais prendre les trois fioles d'ADN. On ne sait jamais. Je dois prendre des précautions. Vous comprenez
?
Ils se séparèrent à la porte, que le gardien referma derrière eux.
En guise de bonsoir, il se contenta d'un signe de tête. Un petit vent sec et froid courbait les peupliers faméliques, bordant l'allée du bâtiment. La brise avait un agréable goût sucré, une odeur
d'été chaude et ambrée, qui rappelait la saveur des oranges et des mandarines.
Le professeur monta rapidement dans sa voiture, après avoir déposé son paquet dans le coffre. Il mit le contact et démarra brutalement. L'assistante se tourna vers son collègue, en lui proposant de le déposer. Il répondit par la négative. Elle sourit, en désignant du doigt le logement de fonction du jardinier. Elle imagina rapidement ce qu'il comptait faire avec son petit ami. Gêné, le jeune homme esquissa un sourire triste et rejoignit rapidement son amant.
Sur la petite route menant au bourg, la Bx du physicien roulait à
présent à plus de 120 km/h. Son conducteur était pressé de mettre sa découverte en lieu sur. A un croisement, il prit le virage sans ralentir. Mal lui en prît, car une autre auto bifurquait dans
l'autre sens. En voulant l'éviter, le savant donna un brusque coup de volant et termina sa course contre un arbre. Son véhicule prit feu et le contenu des trois précieuses fioles se déversa par
terre, à côté de la clôture du camping « MARINA D'OR ». Récamier fut tué sur le coup. Son décès fut constaté peu de temps après par la gendarmerie. Quant à la fameuse séquence d'ADN,
personne n'en fit état.
Un peu plus tôt, la prison de Bastia était en effervescence. Deux
dangereux pédophiles, les frères Moussanon s'étaient évadés. Le commissaire de police et le capitaine de gendarmerie discutaient avec le directeur de la prison -qu'on avait tiré du lit- et deux
gardiens, dont l'un était blessé. Tout le monde était mal à l'aise.
L'histoire était simple : incarcérés depuis deux ans, Ali et Dassi Moussanon avaient réussi à se faire affecter aux poubelles. Ce soir-là, ils avaient fait « la belle », en sortant les deux containers. Assommant le jeune gardien qui les suivait, ils s'étaient volatilisés dans la nature. Ces hommes étaient très dangereux. Plus ou moins brocanteurs de leur état, ils avaient violé et tué trois adolescents un soir, sur la plage, alors qu'ils étaient déjà soupçonnés de plusieurs agressions. Le procès avait fait grand bruit dans la région en raison de l'horreur de l'affaire et de leur absence de remord. Bien évidemment, ils avaient été condamnés à la prison à vie ... POUR LIRE LA SUITE CLIQUEZ ICI